« Quelle vergogne ! » 

Avouez « qu’il ne faut pas avoir chié la honte », quand, en pleine crise du monde paysan, on est obligé de gagner Paris pour se faire entendre, sans renverser la moindre trottinette. 

Ce monde souriant obligé d’être au cul des vaches et de renifler sans tousser le CO2 de leurs pets, afin de pouvoir nous nourrir matin, midi et soir, de charcuteries, de légumes, de viandes, de fruits sans oublier le dessert. 

Ce monde amical et chaleureux, dont nous nous souvenons tous depuis notre enfance, avec ses grandes tablées faites de planches et de tréteaux, dressées entre le tracteur et la batteuse cernés par des « planchous » pour les grands banquets de clôture des moissons, le dépiquage et ses « atches » amoureuses de nos chaussettes, pour mise à l’abri du blé blond dans les greniers. Comment oublier nos copains campagnards, qui nous apprenaient à pêcher à la main, le vairon et le goujon dans de petits ruisseaux, où leurs mères battaient les draps de lit, et qui se précipitaient au moindre de nos bobos, qui n’avaient rien de parisien, chercher le flacon de mercurochrome.

Il est vrai, qu’à l’époque, nous accusions nos amis descendus de la capitale le temps des vacances, pour reprendre des forces et respirer à pleins poumons le bon air de nos campagnes de : « Parisiens têtes de chiens ! Parigots têtes de veaux ! », sans nous douter qu’ils deviendraient un jour « écolos » pour nous menacer de la fin prochaine du Monde.

Quelle nouvelle !  

Nous le savons tous depuis notre naissance, puisqu’elle est notre lot commun et quotidien pour les hommes, les femmes et les enfants qui peuplent la Terre. Alors pour quelles raisons faire frire à tout bout de champ cette peur, si ce n’est pour faire de la politique et bien sûr se faire élire et réélire pour rester dans peloton de la course au profit, et renouer coûte que coûte aux « Trente Glorieuses ».

Nostalgie quand tu nous tiens, tu nous pègues à la peau, tout comme une tartine de confiture de groseilles renversées maladroitement sur une chemise blanche…

Des tartines de nos « quatre heures » que certains d’entre nous ne veulent pas oublier en ne sachant que faire des pots jetés aux ordures. 

A commencer par nos élus qui n’hésitent pas à se resservir à pleines cuillerées. 

Regardez nos sénateurs et nos députés qui profitent de l’augmentation de l’électricité, du pouvoir d’achat, de leur pays champion des impôts, d’une éducation en panne, d’une police qui en a ras le képi et d’agriculteurs qui en ont ras la motte des normes européennes, pour augmenter leurs frais de mandat de 700 ou 300 euros, alors même que certains agriculteurs, ceux qui croient encore à leur métier ne gagnent que 300 euros par mois, en se plaignant d’une concurrence internationale incontrôlable, qui leur envoie des satellites pour surveiller leurs champs et leurs troupeaux, au seul profit de l’industrie alimentaire.

Avouez que ces élus n’ont pas « chié la honte », alors même que la majorité d’entre eux viennent de nos campagnes et gagnent toutes les semaines les Palais de la capitale.

Où se cachent-ils ?

Auraient-ils honte, alors que sans « moufter », ils ont même accepté le nouveau vocabulaire de la technocratie ambiante et à la mode, en supprimant le mot campagne pour le remplacer par territoire, afin sans doute, que l’on ne parle plus que le franglais, et que l’on ne doublonne plus avec la « campagne ».

L’électorale bien entendu !